6 au Volley - Épisode 24

Auteur : AnneL
Paris, La Villette, jeudi 20 mars 2003 au coucher du soleil

Quand ils sortirent du métro, ils eurent l'impression de se retrouver
au milieu de lune de ces manifestations lycéennes qui eut lieu dans
l'après-midi. Impression renforcée par la présence d'une caméra, avide
d'images de ce flot continuel de jeunes que la bouche du métropolitain
vomissait.
Jérôme, Anne Laure, Valérie puis Sylvie : la délégation de Volley 6 à
cet événement fut bientôt au complet. Le temps pour Jérôme et Anne
Laure de retrouver d'autres personnes et ils prirent le chemin de la
salle, suivant ainsi les gens et les arbres. Devant l'immense bateau
rouge et argenté baptisé " Zénith ", la stratégie fut de virer à
babord pour entrer dans l'antre au plus vite. Ils furent
malheureusement séparés, Anne Laure étant obligée d'attendre sa
colocataire retardataire.

A l'intérieur, Lofofora déversait ses riffs énervés. Après avoir
empoché le préservatif offert afin de " Faire lamour, pas la guerre "
(" à utiliser pendant le concert ", dixit celui qui ma tendu le mien !
! !) le groupe s'installa dans les tribunes, au-dessus des escaliers
SPQU. Grâce à ces indications, Anne Laure put les retrouver, après
avoir erré quelques temps entre les stands de Greenpeace, Radio FG et
autres points de vente de boissons, sandwichs et tee-shirts " Non à la
guerre ". Mais les escaliers SPQU étaient à l'opposé de l'endroit où
Anne Laure s'était installée avec ses amis, et elle passa la soirée à
essayer de ne pas froisser les susceptibilités, donc à se balader au
milieu d'adolescents déchaînés.

A Lofofora succéda un autre groupe plutôt rock, puis vint le tour de
K2R. Non contents de faire monter la température de quelques degrés,
ils invitèrent Kassav pour un morceau des plus entraînants. Un autre
bon moment de la soirée fut le passage de Tryo, premier groupe à
soutenir le projet de concert initié par le collectif " Ensemble
contre la guerre ". Eux non plus ne chantèrent pas seuls, ils
partagèrent la scène avec The Waggles, Mister Gang et Les Orgues de
Barbak, et firent bouger la salle devenue comble.

La prestation de lune des têtes d'affiche annoncées, Matmatah, déçut
nos envoyés spéciaux. Leur musique plus rock n'avait plus rien à voir
avec " La Ouache " ou " L'Apologie ". D'ailleurs, beaucoup dans le
public avaient dépassé la dose " d'un petit joint par jour " ! Une
chanson et puis s'en va, cétait Sanseverino, histoire de dire " Je suis
là ! ".

Les intermèdes s'entrecoupèrent de " Non à la guerre ", " Bush assassin
" et " la guerre, cest pas bien ! " scandés par le Zenith entier. A
l'entrée avait été distribué un tract avec la liste des produits à
boycotter, pour cause de financement de la campagne de Georges Bush :
Pizza Hut, Mac Donalds, Philip Morris, Coca-Cola. Or, comme le fit
judicieusement remarquer Jérôme, on trouvait du Coca dans les stands.
En même temps, s'ils avaient proposé du Virgin ou autre ersatz, moins
de monde aurait étanché sa soif aux comptoirs.

Une guitare, un homme seul et déchiré, c'est Miossec dans toute sa
splendeur. Ses mots susurrés furent quand même écoutés. Vint le tour
de Flor Del Fongo, qui nous fit grâce d'une reprise endiablée d'un titre
de la Mano. Aston Villa, au détour d'une date de tournée annulée, vint
nous dire bonjour. L'heure tournait, le concert-marathon approchait les
cinq heures au compteur. Gardant le meilleur pour la fin, les
organisateurs annoncèrent (enfin !) Sergent Garcia. Le reggae/ ragga
ensoleillé permit de finir la soirée en beauté, au rythme de leur
hymne Stop Da War, malgré un parterre clairsemé. D'ailleurs, quand
Valérie et Anne Laure allèrent chercher leurs affaires auprès de
Sylvie pour partir, Jérôme s'était déjà éclipsé.
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